Chaque matin, à me réveiller encore sous la voûte céleste, je sens que c’est pour moi la nouvelle année. C’est pourquoi je hais ces Nouvel An à échéance fixe qui font de la vie et de l’esprit humain une entreprise commerciale avec ses entrées et sorties en bonne et due forme, son bilan et son budget pour l’exercice à venir. Ils font perdre le sens de la continuité de la vie et de l’esprit. On finit par croire sérieusement que d’une année à l’autre existe une solution de continuité et que commence une nouvelle histoire, on fait des résolutions et l’on regrette ses erreurs etc., etc. C’est un travers des dates en général. On dit que la chronologie est l’ossature de l’Histoire ; on peut l’admettre. Mais il faut admettre aussi qu’il y a quatre ou cinq dates fondamentales que toute personne bien élevée conserve fichée dans un coin de son cerveau et qui ont joué de vilains tours à l’Histoire.
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Laurence de Cock, ancienne présidente du Comité de Vigilance face aux Usages publics de l’Histoire (CVUH), est professeure d’histoire-géographie en lycée à Paris et chargée de cours en didactique de l’histoire et sociologie du curriculum à l’université Paris-Diderot. Elle a consacré une thèse en sciences de l’éducation au « fait colonial à l’école » depuis les années 1980.
Elle est notamment l’auteure, aux éditions Agone, de Comment Nicolas Sarkozy écrit l’histoire de France (2008).
Plus récemment elle a co dirigé avec Régis Meyran l’ouvrage collectif "Paniques identitaires." Identité(s) et idéologie(s) au prisme des sciences sociales, Le Croquant, 2017
La musique
https://www.youtube.com/watch?v=7dD... Christine Perfect :For you
https://www.youtube.com/watch?v=BBhuZqT4Xvc Mickey Finn : Pills