Du "Grand village à la métropole"
Article mis en ligne le 7 mars 2019
dernière modification le 8 mars 2019

par Marsanay

Victor Griffuelhes, dans son" Voyage révolutionnaire" a parcouru la France ouvrière pour dresser un tableau du mouvement syndical à travers les observations des différentes villes et régions qu’il a traversé. Le portrait qu’il dresse de la ville de Toulouse mérite d’être connu, le titre a lui seul incite à la curiosité : "Vie joyeuse Centre ingrat" !!

"Oui, c’est marrant cette image du "grand village" reprise par la suite par des historiens, en particulier Jacques Godechot dans la première version de l’"histoire de Toulouse" publiée par Privat. En fait, notre collègue historien Jean-Marc Olivier a démontré que, s’il n’y avait en effet guère d’usines et de grande industrie (et donc d’ouvriers au sens cégétiste), il y avait vers 1900 une production considérable effectuée par de toutes petites entreprises, avec des ouvrières travaillant chez elles (ce que les anglophones appellent le "putting out system") ou des ouvriers travaillant dans de petits ateliers, principalement autour de deux spécialités : les chapeaux pour dames et les voitures attelées (Jean-Marc Olivier, « Les petites industries toulousaines du XIXe siècle », in /L’industrie en Midi-Pyrénées de la Préhistoire à nos jours/, Toulouse, Fédération historique de Midi-Pyrénées, 2007, p. 287-300). L’image du "grand village" a été alimentée aussi par la présence de nombreuses cultures maraîchères sur le territoire de la commune et dans les communes proches : je ne sas plus qui prétendait que l’on pouvait nourrir la population de la ville (environ 100000 habitants vers 1900) avec les cultures locales".
M. Grossetti

L’Université Populaire de Toulouse invite Michel Grossetti le 12 mars au Bijou 123 Avenue de Muret, 31300 Toulouse