Cinéma - débat : " Nous voulons les colonels"
Article mis en ligne le 17 mars 2013

par Universite Populaire Toulouse

POLITIQUE À L’ITALIENNE, DES ANNÉES DE PLOMB À BEPPE GRILLO :

Dimanche 7 avril à 20H à UTOPIA Tournefeuille, projection unique suivie d’un débat avec Philippe Foro, maître de conférence au département d’histoire de l’Université du Mirail et membre de l’équipe ERASME.

Soirée organisée avec l’Université Populaire de Toulouse .

NOUS VOULONS LES COLONELS

(VOGLIAMO I COLONELLI) Mario MONICELLI - Italie 1973 1h35mn VOSTF - Avec Ugo Tognazzi, Tino Bianchi, Claude Dauphin, Duilio Del Prete, Antonino Faa Di Bruno, Barbara Herrera... Scénario de Agenore Incrocci, Furio Scarpelli et Mario Monicelli.

Alors que l’Italie vient de connaitre l’attentat de la piazza Fontana en 1969 et la tentative de coup d’Etat du prince Junio Valerio Borghese en 1970, Mario Monicelli entreprend, à l’orée des années de plomb, de faire rire et réfléchir sur le danger de déstabilisation de la démocratie italienne par une partie de l’extrême-droite tentée par une expérience politique à la grecque où les colonels sont parvenus au pouvoir à la suite du coup d’Etat du 21 avril 1967. Farce politique, le film de Monicelli nous plonge dans cette Italie où le risible cotoyait la stratégie de la tension.

Révolté par le marasme qui a peu à peu envahit son Italie, le député Tritoni (Ugo Tognazzi) profite de la peur grandissante des communistes pour fomenter un coup d’état à l’aide de vieux militaires à la retraite… Quand le maître de la comédie satirique à l’italienne que fut longtemps Mario Monicelli s’attaque à la paranoïa ambiante de son pays, cela donne Vogliamo i colonelli, chronique d’un coup d’état où le burlesque le dispute à l’irrévérence et à l’humour noir le plus ravageur. C’est aussi, deux ans après Au nom du peuple italien, un irrésistible numéro du survolté Ugo Tognazzi en orateur de la « Grande Droite », prêt à toutes les bassesses pour instaurer un régime totalitaire sans concessions, synthétisant à lui seul les mots corruption et ambition. Entre le soutien grec dont personne ne comprend la langue, le vieux Pariglia et ses enterrements à la petite cuiller, ou encore les comploteurs cassant leur pipe les uns après les autres, Nous voulons les colonels est un joyeux bazar.

http://www.cinemas-utopia.org/toulouse/index.php?id=1927&mode=film