Capitalisme à l’agonie Quel avenir pour homo sapiens ?
Article mis en ligne le 7 juillet 2012

L’Université populaire de Toulouse invite Gilbert Dalgalian le mardi 25 septembre à 20H30 au Bijou, 123 avenue de Muret, pour une conférence -debat autour de son dernier ouvrage "Capitalisme à l’agonie - Quel avenir pour homo sapiens ? "

N’est-ce pas la première condition de la métamorphose que de penser l’ensemble de ce qui fait l’humain – son émergence, ses capacités cérébrales, ses modes d’apprentissage et d’automodification – et de les mettre (de nous mettre ?) en face de nos contradictions et impasses environnementales, socio-économiques et politiques, mais aussi en présence de nos atouts et acquis susceptibles de nous sortir de ces impasses.
J’ai donc l’outrecuidance de faire partie du petit nombre – dans le sillage d’Edgar Morin , de Stéphane Hessel et d’Albert Jacquard et de quelques autres moins renommés – qui prend le risque de dire : c’est l’heure du choix et nous avons le choix !
L’urgence tient aux effets négatifs de nos choix passés. Le changement est virtuellement inscrit dans notre cerveau collectif. Notre futur est inscrit dans notre liberté.

Gilbert DALGALIAN

L’auteur

Gilbert Dalgalian est germaniste et docteur en linguistique. Son intérêt pour les langues a pris diverses formes : d’abord pour la didactique des langues, puis pour les apprentissages précoces de langues, enfin pour l’éducation bi- et plurilingue précoce. C’est à ce titre qu’il est constamment sollicité par les services culturels français à l’étranger, mais aussi par les associations de parents d’élèves et celles qui s’efforcent de transmettre les langues régionales de France ou d’ailleurs. D’où un premier livre : ’Enfances plurilingues, Témoignage pour une éducation bilingue et plurilingue’, L’Harmattan, Paris 2000. Cet ouvrage engagé en faveur de la défense des langues minoritaires a connu un large écho (4700 exemplaires vendus).

Gilbert Dalgalian, ancien expert de l’UNESCO en technologies éducatives (1974-1977) et directeur pédagogique de l’Alliance française de Paris (1983-1988), s’est longuement penché sur les apports des sciences de l’éducation et de la neurobiologie à la connaissance des processus d’apprentissage. Face aux tentatives de contre-réformes actuelles, mais aussi à l’impasse que représenterait tout retour à l’ordre éducatif ancien, il préconise de ’Reconstruire l’éducation ou Le désir d’apprendre’, titre de son 2e livre paru à l’Institut de recherches de la FSU, Nantes, 2007 (seconde édition actualisée chez Syllepse, 2012). Ce livre est une vulgarisation des acquis de la neurobiologie et de leurs implications pour l’éducation. L’auteur y remet en question une évaluation sélective qui n’est ni formatrice, ni encourageante ; il propose un nouveau ’Statut de l’élève’ qui responsabilise l’élève et le forme à la démocratie, au quotidien. Enfin il esquisse une voie inédite et ambitieuse : des axes thématiques susceptibles de tenir compte réellement et sérieusement des vraies motivations d’élèves, en lien avec les apprentissages du tronc commun. Bref, une éducation qui rompe définitivement avec toute forme de domestication, ce qui est hélas la visée des contre-réformes actuelles.

Dernier ouvrage

Pourtant l’éducation n’est pas un domaine clos qui serait à l’abri des problèmes, des enjeux et des menaces qui pèsent sur nos sociétés. Gilbert Dalgalian décrit la relation dogmatique entre une évaluation normative, sélective et décourageante à l’école et les tendances actuelles à la marchandisation des individus ; entre cette dérive sociale et la dictature idéologique des marchés ; entre la faillite de la démocratie représentative et les régressions sociales, environnementales et économiques.

’Penser l’école, c’est penser l’avenir’ : Gilbert Dalgalian souligne l’urgence d’une autre transmission inter-générationnelle, selon d’autres programmes, d’autres plans d’études et d’autres finalités. Le cerveau humain recèle une ’réserve de possibles’ insoupçonnée : c’est en elle que nous devons puiser pour surmonter les multiples crises présentes et à venir.

La faillite actuelle, politico-économique et écologique, après un 20e siècle dominé par les Etats totalitaires et marqué de génocides, nous met en situation et en nécessité de chercher les voies de cette métamorphose, comme le propose Edgar Morin dans ses écrits. Un nouvel humanisme radical ? Une démocratie repensée en tout cas.
Cette réflexion qui englobe la politique linguistique, l’éducation et ses fondements neurobiologiques, les dérives actuelles de la mondialisation et celles plus fatales encore de la démocratie doit aussi sa cohérence à une matrice politico-philosophique : G. Dalgalian a acquis celle-ci en un lent travail conceptuel qui a pour aboutissement l’autogestion généralisée comme méthode et finalité sociopolitiques. Il participe ainsi au collectif Lucien Collonges qui a publié chez Syllepse l’ouvrage de référence : L’autogestion, hier, aujourd’hui, demain.

Ce dernier titre ’Capitalisme à l’agonie : quel avenir pour Homo Sapiens ?’ est ainsi une approche anthropologique globale de la démocratie et de son devenir, lequel pourrait s’apparenter à une autogestion sociopolitique généralisée, matrice d’un sursaut civique et d’une métamorphose civilisationnelle.

L’Harmattan, Paris, avril 2012